De sang et de rage - Tomi Adeyemi

Merci aux éditions Nathan pour ce service presse ! 

Résumé

" Il fut un temps où la terre d'Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l’a faite disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n'était alors qu'une enfant. Aujourd'hui, elle a le moyen de ramener la magie et rendre la liberté à son peuple ; même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer.

Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s'élance dans une quête périlleuse… " 

Mon avis

Ce roman me faisait déjà de l'oeil lors de sa parution anglaise - je l'avais mis dans ma wishlist, notamment attirée par sa couverture. De sang et de rage est un roman de fantasy, qui nous place dans un univers original, inspiré des mythes et cultures africaines. Tout d'abord, la forme narrative du roman est très intéressante : on a trois points de vue, celui de Zélie, dont le peuple subit des oppressions à cause d'un roi répressif, Amari, la fille du roi, en fuite, et son frère, qui doit aller chercher Zélie et Amari afin de tuer la première et de ramener la seconde. Leur destin va se lier et ils vont se retrouver au fur et à mesure du fil narratif. Leur point de vue est différent mais n'est pas archétypale, ce qui était très intéressant à suivre.

Zélie est issue d'un peuple de magi, qui sont tous morts, tués par la royauté. Les moins de treize ans ont été épargnés et n'ont ainsi pas développés leurs pouvoirs. Toutefois, Zélie va devenir très vite dans l'intrigue le réceptacle de cette magie désormais interdite et prohibée car considérée comme nocive. J'ai aimé la façon dont la magie est abordée dans ce livre - elle n'est pas présentée comme un don parfait, elle a ses défauts, notamment celui d'envahir complètement le corps de son possesseur et de parfois rejeter ses pouvoirs contre son gré. On retrouve ainsi un pouvoir similaire à celui de Rin dans The Poppy War (<3), il s'agit d'une magie pouvant se révéler très négative car parfois incontrôlable - c'est pourquoi le roi veut à tout prix l'éradiquer. Les deux points de vue - ceux qui sont pour la magie et ceux qui sont contre, se confrontent, et peuvent être compris l'un comme l'autre.

" Je ne souhaitais que la paix, mais les dieux semblent en avoir décidé autrement. " 

Toutefois, il est impossible de comprendre toutes les oppressions que les personnes contre la magie font subir aux magis ou à ses défenseurs. Ainsi, à travers des guerres, des combats, des termes infériorisant tels que "cafards", l'autrice nous livre un véritable discours autour de l'oppression. Elle stipule surtout dans ses notes, à la fin de l'ouvrage, que les oppressions subits dans son roman de fantasy font échos aux oppressions que vivent tous les jours les personnes racisées dans notre monde actuel. Elle nous livre alors un message très fort.

Cela nous livre alors un roman très émouvant, du fait de son message à double sens mais aussi à travers la plume très descriptive de l'autrice. De plus, la fin est tumultueuse, remplie de rebondissements et finalement très marquante. J'avoue être presque littéralement restée la bouche ouverte une heure après avoir fini ma lecture, allongée sur mon lit comme une larve. J'ai toutefois relevé un petit défaut lors de ma lecture, autour d'Inan, le frère d'Amari, dont on partage le point de vue, qui fait des choix pas toujours très compréhensibles (mais je ne dirais rien pour ne pas spoiler surtout).

En outre, je vous conseille grandement cette lecture qui change de ce que l'on peut découvrir d'habitude dans la fantasy jeune adulte et qui apporte de véritables messages importants et touchants autour d'une narration bien menée. 

Ma note

❤❤❤❤❤

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