Je remercie les éditions Nathan pour ce service presse !
Résumé
" Dans le Club des Vieilles filles (comprendre : filles indépendantes et fières de l’être !), elles ont 17 ans et elles sont trois… Lottie, belle brune qui collectionne les garçons autant qu’elle les fait fuir par son intelligence. Amber, la pétulante rousse qui complexe de sa taille de girafe… et Evie. Evie a des crises d’angoisse qui l’obligent à se laver les mains 60 fois par jour et qui lui ont gâché la vie pendant des années. Aujourd’hui, elle ne rêve que d’une chose : devenir enfin « normale » ! Lycée, fêtes, copines… et un premier petit copain normal, est-ce trop demandé ? "
Mon avis
Je vous retrouve aujourd'hui pour vous parler d'un roman juste génial, qui constitue en une trilogie dont la traduction française est en cours - seul le premier tome est pour l'instant sorti. Ce roman m'a, d'abord, personnellement touchée. Evie, l'héroïne, interprète tout, à travers, le plus souvent, des "pensées négatives" retranscrites dans le roman. Mais surtout, elle est atteinte de TOC, qui se manifeste à travers une hypocondrie sévère. Comme l'indique la quatrième de couverture, ses angoisses la mènent à se laver généralement une cinquante de fois les mains, par peur des bactéries, des maladies ... Le thème est bien abordé, mieux que dans Tortues à l'infini de J.Green où le traitement des TOC est survolé. Ici, il y a une réelle réflexion autour des maladies psychiques et de leur présentation dans la société. Evie remet en cause le fait qu'elle soit considérée comme une folle par la majorité des gens, à la place d'être simplement perçue comme quelqu'un de malade, qui exerce un processus de guérison. Il y a alors une libéralisation du discours qui se forme autour des maladies psychiques, et j'ai été très touchée par la façon dont l'autrice abordait cela.
" Des mots comme 'Toc' ou 'bipolaire' ne devraient pas s'employer à la légère/ Et pourtant, on les voit partout. "
On suit dans ce premier tome, à travers un point de vue subjectif, Evie, qui rencontre, au fur et à mesure, deux nouvelles amies, et qui forme un groupe avec elles. Elles se surnomment " le groupe des vieilles filles ". Elles apportent toutes trois une dose d'humour et de fraîcheur à ce récit qui reste pourtant bien noir du fait de la maladie et des interrogations incessantes d'Evie. L'humour est très présent dans ce roman, même autour des maladies en elle-même. Mais l'autrice sait se poser et adopter un discours sérieux, en essayant d'un autre côté dé dédramatiser le tout. Cela permet de sentir la détresse d'Evie qui tente de devenir "normale", comme elle le dit elle-même, à travers son caractère bien trempé et fortement émotif.
" Quand j'avais quatorze ans, il m'est arrivé un truc trop drôle. J'ai arrêté de m'alimenter parce que j'étais persuadée que la nourriture était contaminée et allait me rendre malade. J'ai perdu genre douze kilos d'un coup. Super régime, je vous le dis ! "
Le groupe des vieilles filles permet aussi d'aborder le thème du féminisme, qui est bien mis en avant dans la quatrième de couverture. Toutefois, ce point n'est que secondaire et j'avoue que le résumé peut légèrement induire en erreur sur l'histoire en elle-même. Ce n'est pas pour autant que j'ai été déçue ! Les trois filles font des réunion afin de parler de sexisme et féminisme. Si les discours en eux-mêmes ne m'ont pas semblé très réaliste, ils permettent toutefois de délivrer des messages très importants - notamment auprès des plus jeunes lectrices. On aborde ainsi sans tabou la question des relations amoureuses, du sexe, des règles, du consentement, de la tromperie, du sexisme intégré ... Tout cela est réalisé avec une dose, encore une fois, d'humour, de naïveté, mais aussi avec un profond sérieux.
" Néanmoins ... les relations amoureuses peuvent être compliquées. Surtout à l'adolescence. le risque est que tu réfléchisses trop, que tu suranalyses la situation et que tu te sentes mal. "
Si j'ai aimé la façon dont le féminisme était abordé et mis en avant, j'avoue que ce qui m'a le plus marqué reste l'histoire d'Evie et sa remise en cause perpétuelle. L'autrice réussit à retranscrire parfaitement les pensées de son personnage, avec bienveillance et loufoquerie. J'aimerais souligner toutefois que ce roman ne peut être lu avant quatorze ans. Même à cet âge, ou après, si vous avez vous-mêmes des TOCs ou des troubles de l'anxiété, ce livre pourra peut-être vous convenir, mais, peut-être, d'un autre côté, créer une atmosphère assez anxiogène. La fin est très marquante, choquante, et l'autrice ne pèse pas ses mots pour décrire les actions de son héroïne. J'ai beaucoup pleuré avec cette fin, mais je ne sais pas si je l'aurais réellement supportée en ayant moi-même des TOCs. Dans tous les cas, ce final m'a laissé sur une dose d'émotion énorme, et me permet de vous le conseiller entièrement.
" Elle devait vraiment être pressée de prendre ses distances avec moi. Je devais vraiment être imbuvable si elle était prête à aller jusqu'à changer d'identité pour être tranquille. "
Ma note
Et ben dis donc ! Il ne me tentait pas plus que ça et finalement tu me donnes envie de le découvrir ! :)
RépondreSupprimerMa mission est réussie alors :D
SupprimerArrête de me tenter s'il te plait :")
RépondreSupprimerBah noooon justement faut que tu le sortes de ta PAL o:)
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