L'impératrice des chimères


"Brouillard de cauchemar mortifère, la Chevelure de Hel a envahi les Terres du Nord. Tjor de Noirelouve est-il animé par sa foi, ou par une sorte de témérité aveugle, pour oser vouloir s’y frotter et chasser une telle malédiction ? Entouré d’une cohorte de « héros » aux motivations aussi variées que douteuses, il devra s’y aventurer et y affronter des créatures vomies des tréfonds des enfers.

Perdition. Aliénation. Au-delà de ces monstruosités et de ces sbires décérébrés, un être malicieux attend. Une entité inconnue déterminée à retourner contre eux angoisses et déchirures de l’âme grâce à moult illusions. Invisible et insaisissable, elle sèmera leur chemin d’embûches, déterminée à les détruire ou les confiner à la folie."

Merci à L'oeil des lecteurs et Crin de chimère pour ce service presse !



TW : Mort, violence.

Nous nous retrouvons aujourd’hui avec un livre très original dans le genre de la fantasy. Nous retrouvons un mélange de dark fantasy avec des cultures nordiques très étayées et développées. L’auteur nous concocte une fricassée de références à ces cultures souvent oubliées et mises de côtés, et pourtant, très intéressantes à traiter dans la littérature de l’imaginaire tant les mythes sont divers, variés, et sombres. On se retrouve dans une atmosphère à la Skyrim pour les amoureux de jeux vidéo, et j’ai grandement apprécié cette intrigue sombre, ce monde perfide et empli d’entraves. Dès que l’on ouvre le livre et qu’on se plonge dedans on se rend compte d’à quel point l’univers de Jérôme Camedescasse a été travaillé en long et en large, les descriptions sont foissonnantes et peut-être à mon sens parfois trop travaillées. En réalité, il peut être difficile d’accrocher au ton général de l’oeuvre tant le vocabulaire est soutenu. Les dialogues s’appuient sur un langage médiéval, et, pour les moyennes et hautes classes, cela s’observe par des discussions très travaillées et codifiées. Cela s’étend dans les descriptions qui sont mises en avant par des mots soutenus. Bien sûr, il s’agit de fantasy adulte, et il faut donc s’attendre à un ton très travaillé et beaucoup plus développé, toutefois, cela pourra en déranger certains, mais il faut noter que le résumé permet déjà d’observer la plume de l’auteur et de se rendre compte de ce point positif ou négatif pour les uns ou les autres. Le travail de recherche est quant à lui très étoffée et on ne peut qu’être émerveillé par tous les décors et mythes décrits.

Le genre de la fantasy se renouvelle à travers cette oeuvre d’ovni littéraire. Le ton est très sombre car les morts ont pris possession des terres de l’univers de L’impératrice des chimères : une immense brume englobe tout le paysage, et les protagonistes tentent alors d’en trouver la cause, là où tant ont échoué pendant des années. Nous avons une véritable quête qui se met en route suite à ce postulat. L’intrigue en elle-même est très intéressante et prenante – les personnages sont tous très réalistes en accord avec la noirceur du monde imaginé, ils sont tous différents et il s’agit en grande majorité d’anti-héros. Ils sont braves, déterminés, mais il s’agit surtout d’esprits torturés qui possèdent chacun leurs propres motivations dans cette quête. Bien que j’ai aimé les suivre, j’ai trouvé que cela faisait beaucoup de personnages et par conséquent d’intrigues secondaires, il m’a été difficile de me focaliser sur un seul avec ces multiples représentations. Face à ça, j’ai parfois eu l’impression de me retrouver face à un récit long, et monotone alors qu’il promettait une multitude d’action et de rebondissements. Il y en a, certes, mais les moments descriptifs sont à mon sens trop longs par rapport à l’action en elle-même. Bien que cela soit représentatif d’un univers extrêmement bien travaillé, il faut le dire : par moment, c’est un peu long. Il est sûr que Jérôme Camedescasse est un très bon auteur à la plume très travaillée, mais le récit aurait pu être allégé par certains aspects. C’est très poétique, lyrique, et encore une fois, cela dépend de chaque point de vue de lecteur. La fin est quant à elle plein de rebondissements et m’a fait apprécié ma lecture davantage. J’ai surtout aimé, tout le long du récit, le côté anxiogène et la torture psychologique des personnages à travers des dieux vengeresses, des chimères, des cauchemars incessants… Pour un final épique et surprenant.

★★,5
/5
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2 commentaires :

  1. Je l'avais déjà repéré une fois, et je reste curieuse de découvrir ^^

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  2. La couverture est splendide et ton avis intriguant ! Pourquoi pas ?

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Merci pour tous vos commentaires qui me remplissent de joie ❤

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