Les éphémères sont éternels - Azelma Sigaux


Je remercie Azelma Sigaux pour l'envoi de ce service presse ! 

Résumé

" Après des siècles de recherches et de fantasmes, la solution pour devenir immortel est enfin trouvée. Il est alors décidé d’interrompre la croissance des humains à l’âge le plus productif : vingt-trois ans. Très vite, la Terre est surpeuplée et l’interdiction de donner naissance devient une nécessité.

Toute femme trouvée enceinte est forcée d’avorter, tout enfant découvert vivant est abattu sans sommation.

Un couple va braver la loi à plusieurs reprises, jusqu’à ce que le petit June survive à la traque des puissants. Enfermé dans une cave pour sa protection, le garçon va s’échapper et se retrouver au coeur d’un groupe de rebelles : les Éphémères.

Entre les capacités extrasensorielles de ces mortels et la déshumanisation lassante des immortels, June va se trouver face à un dilemme existentiel. La peur de la mort serait-elle le moteur d’une vie passionnante ? "

Mon avis

Les éphémères sont éternels est une œuvre intelligente et fortement poétique. L’autrice possède une plume enchanteresse, délicate et a su développer un univers finement décrit. J’ai aimé la façon dont l’immortalité était traitée. Le concept est expliqué dès le départ. L’autrice ne fait pas comme dans la majorité des dystopies où l’immortalité est présente puisqu’elle décrit comment cela a été rendu possible, qu’est-ce qui a provoqué cela. Il s’agit ici de la découverte d’un poisson, le Bogo, qui a la particularité d’être vieux de 1400 ans et de se régénérer, peu importe les blessures. Grâce au Bogolux, les humains peuvent prendre ses particularités, et le seul moyen de les tuer est ... le feu, le bûcher. 

« L’éthique n’existait plus. Trois priorités : conserver une vitalité égale à celle de vingt-trois ans d’existence, ne jamais tenter de mettre fin à ses jours et s’interdire d’enfanter. » 

L’immortalité pourrait ne pas être un problème en soit, au contraire, on pourrait y voir divers avantages. Le problème est que, d’un côté, les gouvernements l’utilisent à leur fin : faire travailler les immortels le plus possible afin de les occuper dans leur longue existence. Ils enlèvent progressivement les libertés, les jours de congés, les vacances ... si bien que les immortels doivent travailler 6 jours sur 7, sans vacances. De plus, le Bogolux a des effets secondaires : la dépression, et la perte progressive de facultés mentales. Il ne s’agit pas tant d’un effet du Bogolux mais plutôt d’une forte lassitude face à une vie trop longue, dénuée finalement de sens sans la mort.

« Comme lobotomisés, les humains exécutaient leurs tâches, et assouvissaient leurs besoins primaires et recommençaient le jour suivant. »

Ce roman nous laisse alors face à un message très philosophique : peut-on vraiment apprécier l’idée de vie sans celle de la mort ? Tout comme le mal doit exister pour connaître le bien, la mort est essentielle aux êtres humains afin de les confronter à une limite de temps et à les obliger à garder des objectifs, une vision du futur ... Pourquoi penser à l’avenir en étant immortel puisqu’on a tout le temps qu’il faut pour accomplir ce que l’on veut ? Sans contrainte de temps, l’homme tombe dans la dépression, et perd finalement sa condition d’être humain. Il ne devient qu’un robot, utile à la production de la société. 

« Partagés entre le désespoir du vide et la sensation d’être privilégiés, les immortels remplissaient leur temps comme ils le pouvaient, en lui donnant un tant soit peu de sens. »

C’est alors qu’un personnage se distingue grandement de cette population d’immortel. June naît d’un couple d’immortels, illégalement, puisque la plus forte contrainte de cette condition est que les naissances sont interdites afin de réguler la population. Ses parents le cachent alors dans leur sous-sol, sans jamais sortir, jusqu’à ses dix ans. A cet âge, toutefois, n’en pouvant plus, souhaitant découvrir le monde extérieur, il fugue. Juste avant d’être arrêté, il est sauvé par le groupe des Éphémères : des mortels, des enfants cachés d’immortels, ayant développé des capacités spéciales, des pouvoirs hors-normes. Le groupe des éphémères apporte un nouveau niveau de lecture au roman, notamment avec son titre Les éphémères sont éternels, qui prend tout son sens dans la citation ci-dessus. Il s’agit surtout de rajouter une importance au message transmis : la mort est importante, utile, obligatoire aux humains. Oui, la mort peut blesser lorsqu’on perd un être cher, oui, la mort fait peur, car on ne sait ce qu’il adviendra ensuite, on a peur de tomber dans l’ennui. Mais le monde est ainsi, et chaque humain a son importance, aussi bien dans la vie que dans la mort. 

« Nous apportons le meilleur de nous-mêmes de notre vivant, nous donnons toutes les chances de réussite aux générations suivantes, puis nous leur laissons la place. De cette manière, les Ephémères sont éternels. » 

Je ne peux vous en dire beaucoup sur ses June et ses compagnons, par peur de dévoiler trop l’intrigue, mais il s’agit d’un personnage très intéressant, évoluant au fil des âges et des années. La façon dont il grandit contraste avec les immortels qui sont, eux, bloqués dans le temps. Si je n’ai pas vraiment réussi à m’attacher aux personnages, je ne peux que louer ce roman qui arrive à nous dévoiler un univers dystopique et science-fiction, bien mené de bout en bout, avec, en plus, la présence de pouvoirs originaux et énormément d’action.

Ma note

★★★★


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2 commentaires :

  1. Ça a l'air bigrement chouette, j'aime cette réflexion sur l'immortalité, ça m'a fait penser à La Déclaration qui est un super livre aussi ! =)

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    1. Oh mon dieu Plouf tu sais que c’est un de mes livres d’enfance favoris et que justement j’ai pensé à ce livre avec le résumé ?? Ça me donne trop envie de relire la saga

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Merci pour tous vos commentaires qui me remplissent de joie ❤

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