Perfect World - un shojo touchant sur le handicap

Avant de commencer, je voudrais rappeler qu'un shojo est un manga destiné aux petites filles ou adolescentes. Perfect world est considéré tel quel, mais je le mettrais davantage dans la catégorie seinen (manga destiné aux adultes), car il aborde, au-delà d'une histoire d'amour, des sujets très forts et assez durs. 

Résumé

" Tsugumi, à 26 ans, travaille au sein d'une entreprise de design d'intérieur. Un soir, lors d'une soirée de travail, quelle est sa surprise de retrouver autour de la table Ayukawa, son amour de lycée ! Mais depuis la fin de leurs études, le jeune homme, impliqué dans un accident, est en fauteuil roulant. Certaine que jamais elle n'aura la force (et l'envie) de fréquenter un homme "au corps amoindri", la jeune femme va pourtant sentir quelque chose bouger en elle… "

Mon avis

Comme je vous l'ai dit, je partais dans cette lecture avec très peu d'attente car j'appréhendais de tomber sur une histoire gniangnian sans vraiment d'importance. C'est pour cette raison que je ne l'avais pas acheté lors de la Japan Expo lorsqu'il était sorti en 2016. Cette année, je l'ai retrouvé à la bibliothèque, et je me suis dit qu'il fallait tout de même que j'essaye de le lire, après avoir vu une jolie chronique colorée dessus. 

Comment vous dire ? Ce manga m'a mis du baume au cœur, car il est si doux, et si réaliste. Je suis actuellement au tome trois, mais je vais plutôt me concentrer sur le premier tome afin de bien vous introduire l'histoire. Tsugumi vient d'être embauchée dans un nouveau travail, et elle se rend alors compte qu'elle va travailler avec Ayukawa, un jeune homme dont elle était profondément amoureuse au lycée. Mais elle se rend alors compte qu'il est désormais paralysé des jambes et qu'il est dans l'obligation de se déplacer en fauteuil roulant... Cela ne va pas les empêcher de s'aimer, mais au fur et à mesure, les ennuis arrivent, et la remise en cause de leur couple reste omniprésente.

Ce manga est, dans un premier temps, beau. Les paysages et décors sont finement tracés, tandis que les expressions du visage sont réalistes, et touchantes. Je n'ai pas réussi à faire de jolies scans mais voilà un premier aperçu d'une planche : 

Deuxièmement, vous vous doutez bien que l'histoire en elle-même est très émouvante. Déjà, l'histoire d'amour qui se forme entre les deux personnages principaux est très belle et n'a rien d'irréaliste. Le coup de foudre n'est pas exagéré et on fait alors face à une relation sincère, sans superficialité. Ce que je reproche souvent aux shojos c'est de former des histoires d'amour auxquelles je ne crois tout bonnement pas. Par exemple j'ai souvent du mal à croire aux histoires clichées du mec ténébreux et populaire qui tombe amoureux de la fille toute timide du fond de la classe. Dans Perfect World,  les personnages sont matures et attendent des choses similaires de la vie. Ils ont leurs différences, mais ils savent se compléter intelligemment. Bref, c'est un sans faute pour moi pour l'histoire amoureuse ! 

                                             

Pour finir, intéressons-nous au handicap d'Ayukawa. Son histoire est profondément touchante et triste - on voit qu'il tente de s'accrocher à la vie mais que, d'un autre côté, il n'en peut plus de cette situation. De nombreuses scènes dans les trois tomes nous le montre en train de s'imaginer tenant debout. Son désenchantement face à ce rêve inaccessible m'a presque fait pleurer. La façon dont sont dessinés les expressions du visage servent parfaitement à l'émotion transmise. De plus, le manga nous en apprend davantage sur les difficultés à vivre en société avec un handicap - le manque d'aide, les regards incessants, les remarques ... Il est aussi très informatif sur les milieux médicaux et les pratiques exercées. 

Mais le principal dans ce manga est que j'ai pu voir certains avis de personnes handicapés disant qu'ils arrivaient à se retrouver parfaitement dans le personnage d'Ayukawa et que l'histoire les avait aidé.

Ma note

★★★★★

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