A girl utopia - Oderu Chan


J'ai pu découvrir ce roman au résumé intriguant grâce à son autrice Oderu Chan que je remercie, ainsi qu'à la plateforme Simplement Pro. 
Pour se le procurer, cliquez ICI

Résumé

" Elle doit faire un choix. Lui n'a pas le choix. 
Tout les oppose. Mais ensemble, ils peuvent défier la loi... pour l'égalité.

Ère du Renouveau. Un monde où les femmes gouvernent en toute liberté.
Un monde où les hommes ont perdu leur statut et n’ont plus aucun droit. Devenus des « Masculins », on leur implante, dès leur naissance, des « dominationems » qui contrôlent leurs faits et gestes… Privés de liberté, ils n’ont qu’un rôle: servir leur Maîtresse.

Comme la tradition le veut, Érine doit assister à la «Cueillette » et choisir un Masculin. Cette Cueillette s'annonce une perte de temps pour elle, car elle ne veut pas d'un "servant". 
Pourtant elle rencontre Numéro 400. 
Enfermé dans une cellule à part, il est différent des autres. Il a vécu hors du Centre. Il a connu le monde de Jadis.
Son dominationem a été modifié. Par qui ? Pourquoi ? Érine va tout faire pour trouver les réponses. 

Mais pour cela, elle va devoir transgresser les règles... "


Mon avis

Imaginez un monde où les hommes seraient contrôlés par les femmes. Un monde matriarcale, où les femmes font la loi, dominent, et où les hommes n'ont plus que d'infimes droits. Cela vous semble fou, pas vrai ? A girl utopia est le premier tome d'une série écrite par Oderu Chan, qui prend la forme d'une dystopie au pari risqué. Il est vrai qu'en lisant le résumé, je me suis demandée si on ne risquait pas de tomber dans une formule clichée et dans une forte diabolisation de la femme à travers la base du sexisme inversé. Bien au contraire. La dystopie débute au moment où les hommes se sont fait implantés le dominationem, un produit les obligeant à écouter tous les ordres des femmes. Les trois premières pages permettent de montrer les raisons qui ont conduites Anne Syénite, "la Fondatrice", à créer ce sérum et à l'implanter. Dans son monde, les femmes étaient exposées dans des vitrines, servaient entièrement de jouets aux hommes. Dans un souhait de changer les choses, elle a simplement créé le processus inverse : ce ne sont plus les hommes qui contrôlent les femmes mais les femmes qui contrôlent les hommes.

" Nous sommes nés pour servir les Femmes. Nous sommes nés pour devenir leurs esclaves. " 

Un écho avec notre société actuelle est alors directement créé. Certes, notre monde a bien évolué, et, en France, le sexisme est beaucoup moins implanté qu'avant. Mais il existe toujours, souvent à base de sexisme intériorisé, à travers des petites choses par-ci par-là tel que la règle grammaticale du "masculin l'emporte sur le féminin", ou avec les différences salariales. De plus, ces changements ne sont finalement que très récents puisque le droit de vote n'est accordé à la femme qu'en 1944. Il n'y a même pas cent ans, entre autre. En-dehors de la France, de nombreux pays continuent de mettre les femmes entièrement à part, et même, parfois, de les utiliser comme une propriété. Oui, quand on lit A girl Utopia, nous pouvons retrouver de nombreuses remarques/pratiques amplement discriminatoires formulées envers les hommes et nous rappelant notre quotidien de femmes ou des choses dont on entend largement parler. J'ai aimé la façon dont les rôles étaient inversés. Il ne s'agit pas d'une manière de mettre les hommes d'aujourd'hui en tant que victime, mais de montrer l'idiotie et l'horreur du sexisme envers les femmes sous un nouveau prisme. En inversant les rôles, les hommes, qui ne sont aucunement victimes de discrimination autour de leur sexe, si ce n'est à travers des injonctions sociales (on affirme par exemple très souvent socialement qu'un homme doit être viril, mais il n'est pas discriminé pour son sexe en lui-même et ne va pas se voir refuser un travail/une opportunité parce qu'il est un homme, mais pour des raisons de genre), vont soudainement se retrouver dans la case de discriminés. Ils ressentent une véritable discrimination sociale, puisqu'ils vont être asservis par le gouvernement aux femmes. 

" Je crois que c'est la loi sur la place des Masculins qui lui a porté préjudice. Les laisser voter lors des élections serait un peu comme les considérer comme nos égaux ! Aucune femme n'aurait accepté cela. " 

Nous sommes surtout dans une dystopie. Ainsi, les hommes sont entièrement considérés comme des objets. Les traits sexistes qu'on a pu accorder aux femmes durant toute l'histoire de l'humanité vont être amplifiés dans ce roman afin de créer une véritable satyre sociale. Le dominationems implanté va les empêcher de parler (mis à part quand leur 'Maîtresse' les y autorise), d'agir de leur propre chef ou même de ressentir des émotions. Ils agissent comme de vrais robots et ne sont même plus considérés comme des humains. Toutes les horreurs réalisées sur les Masculins ne sont toutefois pas décrites au maximum puisqu'il s'agit d'un roman Jeune Adulte. L'horreur est là, mais est décrite avec des pincettes afin de ne pas choquer le lectorat. 

" Lorsque vous quitterez le centre de bienséance, vous ne serez plus une petite fille, vous deviendrez une femme, et vous aurez maintenant un Masculin pour vous accompagner, pour vous aider ... " 

On pourrait croire que dans une société de la sorte, les femmes n'ont plus de pression sociale et mènent leur vie comme bon leur semble. Mais bien sûr, ce n'est pas le cas. Erine, notre héroïne, évolue dans une société où règne, finalement, de nombreux complots, avec une bonne dose de dictature. Cela ne s'observe qu'en filigrane à travers le roman, et je vous laisserais par conséquent découvrir cet aspect par vous-même. Il ne s'agit finalement pas d'un monde utopique comme pourrait le présager le titre, mais bien d'un univers dystopique à souhait. L'action n'est pas que centrée sur la discrimination poussée des Masculins, mais aussi sur les découvertes qu'Erine va faire au fur et à mesure. Au départ, l'héroïne ne s’inquiète qu'à moitié du sort des Masculins, mais, en avançant dans sa quête initiatique, elle va grandement évoluer et découvrir de nombreux secrets pesants autour d'elle, de sa famille et de sa société. De plus, si les femmes ne reçoivent aucunement la même discrimination que les hommes dans ce roman, elles ne restent pas moins victimes d'injonctions sociales : les femmes ayant des garçons sont totalement remises en cause et n'ont pas le droit de le garder auprès d'elles. Les femmes réalisant des délits ou crimes sont assignés en tant que Mères Porteuses. 

" Enfanter d'un garçon est un déshonneur qu'il vaut mieux oublier. " 

En outre, on se retrouve dans un cadre totalement inédit et original. Personnellement, je n'avais jamais entendue parler de dystopie matriarcale, mais si vous en avez à me conseiller, je suis preneuse. Je vous conseille énormément ce roman qui nous présente une histoire restant assez sombre, accompagné d'une héroïne certes, légèrement naïve, mais finalement attachante et responsable

Vous trouvez le concept de ce roman original ? Dites-moi tout ! :) 

Ma note

★★★★★


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4 commentaires :

  1. Je ne me serais jamais tournée vers ce livre si tu n'en avais pas parlé !

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  2. C'est drôle, je n'avais jamais entendu parler de ce roman. En tout cas, il m'intrigue beaucoup :)

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    1. C’est normal, c’est de l’auto édition ! Tant mieux si il te donne envie !

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Merci pour tous vos commentaires qui me remplissent de joie ❤

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