The storyteller : sorcières

"Ce ne sont pas les histoires qui importent, mais la manière dont elles sont racontées.

Acclamée par la critique, The Storyteller est une anthologie composée de quatre contes emplis de merveilleux et de sorcellerie, inspirés des folklores du monde entier (Japon, Europe de l’Est…) et relatés par des artistes qui font partie des plus doués et originaux du moment : S.M. Vidaurri (Iron ou la Guerre d’après), Jeff Stokely (Six-Gun Gorilla, The Spire), Kyla Vanderklugt et Matthew Dow Smith."

Merci à L'oeil des lecteurs et aux éditions Kinaye pour ce service presse !

The storyteller : Sorcières est une anthologie de contes illustrés qui nous attire directement à travers sa couverture. Directement, on sort des stéréotypes que l’on associe aux sorcières d’un point de vue occidental. Alors qu’en Occident, une sorcière est généralement représentée dans notre imaginaire collectif par une femme au nez crochu, ici, le recueil s’introduit directement avec une couverture présentant une sorcière s’inspirant directement des mythes et du folklore asiatique. Et c’est justement le point que j’aimerais soulever en parlant de cette oeuvre : l’anthologie nous permet de découvrir des sorcières inspirés des cultures des quatre coins du monde. Nous avons déjà assez de récits sur les sorcières telles qu’on les connaît en Europe, alors pourquoi ne pas s’atteler à présenter des sorcières différentes, biscornues, inconnues pour la majorité des occidentaux. A travers des styles artistiques divers et variés, nous découvrons des sorcières des quatre coins du monde.

Il y a au total quatre illustrateurs et, par conséquent, quatre contes illustrés pour des inspirations totalement différentes les unes que les autres. On commence avec L’oie magique et le maître de la forêt, dont je n’ai pas vraiment compris l’inspiration. Il s’agit probablement du conte le plus « jeunesse » de l’oeuvre qui pourra s’adapter aux enfants avec des couleurs pastels, rosées, et des traits très doux, accompagnés par une histoire assez simple et sans grande violence. Toutefois, bien que cette histoire avec une princesse aidant une sorcière s’étant exilée dans la forêt, et sauvant son royaume de la même manière, soit très intéressante et progressiste, je n’ai pas aimé la manière dont le texte se mêlait aux dessins. Chaque planche sont très travaillées mais le discours est mêlé à chaque scène, chaque pièce du décor, avec des écritures plus ou moins petites, tournant en rond, décorées avec grâce… Cela est assez bout au début mais, au fur et à mesure, il est possible de se détacher du récit tant il est dur de suivre un tel travail. Dommage par conséquent !

Par la suite, nous suivons La sorcière des neiges, inspiré du folklore japonais, où les sorcières aspirent généralement les âmes de leurs victimes. Ce récit est très onirique, cruel et beau à la fois. C’est probablement celui que j’ai préféré et qui prête sa couverture à l’anthologie. Ensuite, si le troisième conte s’adonne à une histoire intéressante, avec une sorcière beaucoup plus cruelle et vengeresse, le trait artistique ne pas du tout plu : le crayon est gras, les traits peu marqués. Au moins, ce qu’on ne peut pas reprocher à cette oeuvre, c’est la diversité des styles artistiques, on passe par une multitude de genres et de partis pris. De mon côté, j’aurais peut-être préféré davantage d’homogénéité. Le dernier conte, quant à lui, s’intéresse au mythe de la sorcière Baba Yaga – omniprésente dans l’Europe de l’Est. C’est un récit très intéressant, qui fait froid dans le dos, et qui a une double lecture très intéressante.

Je vous recommande ce livre si vous souhaitez découvrir des récits de sorcières divers et variés. Toutefois, l’hétérogénéité des dessins et des histoires peuvent surprendre et il faut considérer que chaque conte sont très différents les uns des autres – il n’y a par conséquent pas de fil conducteur entre chaque récit.

★★★,5/5

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