Pourquoi je n'ai pas aimé After d'Anna Todd.

Sachez tout d'abord que je n'ai pas payé un centime pour ce roman, et heureusement. Je l'ai emprunté à la bibliothèque de ma ville. 

Résumé

" Tessa est une jeune fille ambitieuse, volontaire, réservée. Elle contrôle sa vie. Son petit ami, Noah, est le gendre idéal. Celui que sa mère adore, celui qui ne fera pas de vagues. Son avenir est tout tracé  : de belles études, un bon job à la clé, un mariage heureux... Mais ça, c'était avant qu'il ne la bouscule dans le dortoir. Lui, c'est Hardin, bad boy, sexy, tatoué, piercé. Grossier, provocateur et cruel, c’est le type le plus détestable que Tessa ait jamais croisé. Et pourtant, le jour où elle se retrouve seule avec lui, elle perd tout contrôle. Cet homme ingérable fait naître en elle une passion sans limites. Une passion qui, contre toute attente, semble réciproque...

Initiation, sexe, jalousie, mensonges, entre Tessa et Hardin, est-ce une histoire destructrice ou un amour absolu ? "

Mon avis

Je vais commencer en donnant le seul point positif que je trouve à ce roman. Je note toutefois que je ne vais pas me gêner pour spoiler ici alors si vous ne l'avez pas lu et que vous voulez vraiment savoir ce qu'il se passe (rien de bien inoubliable ne vous inquiétez pas...), passez votre chemin et sachez juste que je ne l'ai pas (du tout) apprécié. Enfin bref je commence sur l'unique point positif : les scènes sexuelles sont dans l'ensemble réussites et aucunement dérangeantes à suivre. Hardin a un vrai respect pour le corps de Tessa dans ces scènes bien que cela ne soit pas le cas en-dehors le reste du temps. Mais j'ai aimé voir que le plaisir de Tessa était mis en valeur. Toutefois, ce point positif est entièrement gâché par la fin du roman. Mais j'en parlerai sûrement après.

Pour les points négatifs, je vous fais une liste rapide : une écriture (c'est une traduction mais on sent la vraie plume derrière) banale et mal développée, des dialogues irréalistes par conséquent, Tessa et Hardin comme personnages très problématiques et une romantisation des relations toxiques. En outre, vous vous doutez bien que je n'ai aimé ni le fond ni la forme de ce roman et que je l'ai par conséquent détesté.

Tout d'abord, l'écriture est mollassonne et sans intérêt. Cela est un avis totalement personnel car les gens peuvent aimer justement quand l'écriture est très détendue, relâchée... Mais personnellement c'est un gros point noir qui m'empêche de m'attacher à l'intrigue produite. Le tout manque cruellement de description et on s'attarde davantage sur des dialogues ou des passages descriptifs très édulcorés sur les sentiments des personnages que sur le cadre développé. Après je ne dis pas que cette plume n'est pas appréciable car j'aurais pu aimer ça en étant plus jeune. Le problème est que, plus jeune, je n'aurais pas compris les scènes de  cul et j'aurais pu être influencé négativement par certaines phrases très réductrices.

De pair avec la plume, passons maintenant aux dialogues. La majorité ne sont pas réalistes à mes yeux et exposent des choses sans naturel. Le plus choquant est surtout la façon qu'a Hardin de parler de façon dans les scènes de cul. Je ne remets pas en cause le fait que des gens utilisent les termes "bites", "baiser", mais pour moi, c'est quelque chose qui a un attrait très pornographique. J'évoque ici plus un problème de traduction car je ne sais pas si le mot "fuck" est connoté tout autant pornographiquement que "baiser". A mes yeux, les paroles de Hardin reprennent des standards de films de cul et je ne peux pas pardonner cela. Oh et surtout qu'il passe son temps à surnommer Tessa "Bébé", en français, c'est assez ridicule. 

Exemples : " Je n'arrive pas à croire que personne ne t'ait jamais baisée. " / " Regarde-moi bébé ". 

Ensuite, passons au gros point noir et infiniment problématique de ce roman. Les deux personnages que sont Tessa et Hardin. Je vais d'abord parler de Tessa mais sachez que les deux sont entretenus par une vision très manichéenne de la fille prude/soignée/qui contrôle tout et du garçon badboy/méchant/cruel/couche avec tout le monde. Pour Tessa, il faut savoir que la narration se déroule à travers son point de vue. Par conséquent on a accès à toutes ses pensées directement contrairement à celles de Hardin. Si je la trouvais au départ insupportable, je me disais que cela pourrait changer au fur et à mesure de l'intrigue et qu'elle évoluerait. Mais non. Du début à la fin, elle continue de nous donner des réflexions très problématiques sur les femmes / les hommes tatoués par exemple. Elle n'hésite pas non plus à nous balancer un peu de slutshaming pendant qu'on y est j'ai envie de dire. Certes - un personnage peut véhiculer ce genre de propos mais le problème est que ses pensées ne sont JAMAIS remises en cause par d'autres personnages. Enfin, si, lorsqu'elle dit qu'elle est vierge, là c'est bon on la critique bien. Par contre, quand il s'agit de dire qu'une robe est trop courte, qu'une meuf couche avec trop de mecs ou je ne sais quoi, là c'est bon, on peut laisser passer. Bref, les exemples que je vous mets ci-dessous parlerons d'eux-mêmes, mais j'ai trouvé ce personnage totalement aberrant et insupportable à suivre. Vous pouvez relever une grande utilisation du "moi". 

" Il devrait reconnaître que je ne le juge pas pour la façon dont il a abîmé son corps avec des piercings et des tatouages. "

" la robe - disons plutôt le morceau de tissu "

" Je suis bien consciente d'être différente d'eux, mais pour moi, ce sont eux qui sont 'différents'. " 

" Moi, je ne suis pas comme elle, je ne passe pas mon temps à embrasser n'importe qui. "

" Je n'ai pas l'habitude de me soûler et de sauter sur tous les mecs qui passent, comme toi " 

Voilà voilà, on adore, et je précise que non, ce n'est pas sorti d'un contexte qui pourrait excuser une seule de ces phrases. Et surtout, aucune phrase n'est remis en cause, ni au début, ni à la fin. Bref. Passons à un autre gros défaut du roman : HARDIN. Alors franchement la prochaine personne dont j'entends dire " Hardin c'est trop mon bookboyfriend quoi " je suis désolé mais je vais un peu beaucoup m'énerver. Ce personnage n'est pas que manipulateur, il est aussi infiniment cruel et le problème est que, encore une fois, son caractère est très peu remis en cause. Certes, Tessa va lui faire payer ses mauvaises actions en rompant sans cesse avec lui, mais elle reviendra trois chapitres plus tard dans ses bras même si il lui a dit un truc horriblement méchant. Hardin n'a rien d'un copain idéal, il est infiniment toxique et sait comment manipuler Tessa. Il la contrôle en lui faisant croire qu'il lui est utile, revient toujours avec elle en la forçant presque à venir dans ses bras, ce qu'elle accepte. Je ne dis pas que Tessa est fautive, au contraire, elle est manipulée et n'est pas en tord. Mais putain le comportement de Hardin n'est pas vraiment montré comme quelque chose de fondamentalement mauvais dans ce roman et c'est inssuportable. Encore une fois, voici un petit palmarès de ses remarques de merde de mes couilles (pardon, je m’enflamme). Les citations sont tirées des dialogues dans lesquels il prend la parole. 

" Les femmes veulent toujours ce qu'elles ne peuvent pas avoir " 

" Tu veux me faire croire que tu es le genre de fille qui ne porte pas de sous-vêtement ? "

" Tu devrais choisir des vêtements qui mettent ton corps en valeur, Tessa. " 

" Je n'aime pas qu'on me dise non, c'est tout " 

Ces magnifiques paroles (lol) permettent de nous mener à la chose qui m'a le plus dérangé : la romantisation des relations toxiques. Je ne dirais pas qu'il faut avoir vécu une relation toxique pour comprendre le problème de ce roman, mais je pense que des personnes ayant été manipulés pourraient être davantage choqués, outrés et même malades du comportement de Hardin et de son emprise sur Tessa. Je ne vais pas m'étendre sur ce sujet, vous avez bien compris qu'une relation toxique est créée entre Hardin et Tessa, cette dernière lui disant toujours qu'il lui fait ressortir le pire d'elle-même et qu'il la détruit. Toutefois, le pire est surtout la fin du premier tome : /!\ gros spoil, où Hardin annonce à Tessa qu'il avait initialement couché avec elle pour remporter un putain de pari. Pour avoir une preuve il a montré à ses copains la capote usée et les draps tâchés de sang. Qu'a-t-il gagné avec ce pari ? Rien du tout voyons ! Pourtant il dit toujours à Tessa qu'il l'aime que ses sentiments sont sincères gnagnagna. Tessa part finalement en lui disant qu'elle ne veut plus le voir. Quel est le problème alors ? Il reste, je crois, quatre tomes à cette saga, ce qui signifie que Tessa va forcément retomber dans les bras de Hardin à un moment ou à un autre. Même après ce qu'il a fait là, il va être pardonné, je le vois à des kilomètres, pour qu'il refasse jusqu'au dernier tome d'énormes conneries sans jamais s'arrêter. Est-ce que j'ai envie de lire la suite ? PAS DU TOUT. J'ai lu ce premier tome pour sensibiliser les gens et pour faire comprendre à quel point il est problématique. Franchement, il y a des trucs écrits qui pourraient influencés les jeunes filles comme le fait qu'il faut s'épiler quand on couche la première fois / que la première fois fait forcément mal et fait saigner énormément / que c'est pas très bien de s'habiller court / que les tatouages ça donne forcément une mauvaise image / etc. Bref, je conclurai en vous laissant sur trois citations que j'ai trouvé assez choquante sur justement la relation toxique qu'entretiennent Tessa et Hardin. 

" L'idée qu'il pourrait se servir de moi me contrarie bien plus qu'elle ne devrait " 

" Je ne sais pas. Je sais que tu le détestes mais tu parles avec lui quand même. Il est complètement ivre et tellement agressif. " 

" Ce garçon abject, ivre, indécent vient de dire qu'il avait besoin de moi, et, sans que je sache pourquoi ces mots résonnent comme de la poésie à mes oreilles. "

Ma note

★☆☆☆☆

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